Ferrari a levé le voile sur l’architecture de sa première voiture entièrement électrique, l’Elettrica, lors d’un événement tenu dans son siège de Maranello. Cette présentation, sans carrosserie extérieure ni roues finales, visait à illustrer la plateforme, l’implantation de la batterie et la répartition des moteurs. Une approche technique qui s’inscrit dans une stratégie prudente de transition énergétique.
Sous sa carrosserie à quatre portes et quatre places, la Ferrari Elettrica embarque quatre moteurs électriques capables de grimper jusqu’à 30 000 tr/min, délivrant une puissance cumulée de plus de 1 000 chevaux en mode Boost. L’ensemble permet d’abattre le 0 à 100 km/h en 2,5 secondes et d’atteindre une vitesse maximale de 310 km/h. L’énergie provient d’une batterie NMC de 122 kWh offrant plus de 530 km d’autonomie, compatible avec une recharge rapide jusqu’à 350 kW. Le système de gestion du couple, dérivé du Purosangue, répartit la puissance de manière indépendante sur chaque roue, tandis que la suspension active ajuste en temps réel la tenue de route pour préserver l’agilité caractéristique de la marque.
Dans son plan stratégique 2030, le constructeur ajuste ses ambitions : la gamme future devrait se répartir en 40 % de modèles à moteur thermique, 40 % d’hybrides et 20 % de véhicules 100 % électriques. Ce recentrage modère les ambitions initiales mises en avant dans des annonces antérieures.
Le choix d’une mise en scène technique, avec un châssis nu et une architecture dévoilée, s’inscrit dans la volonté de Ferrari de souligner que la prouesse mécanique et la signature du comportement de conduite restent au cœur de sa philosophie. Le communiqué officiel précise que tous les composants électriques seront développés en interne, via la nouvelle usine “e-building” à Maranello.
Cette annonce marque un point d’inflexion : si Ferrari ne mise pas exclusivement sur l’électrique à court terme, le constructeur affirme vouloir maîtriser cette transition. L’Elettrica est aujourd’hui un prototype fonctionnel sans carrosserie, mais sa technologie servira de base aux modèles futurs à venir. La marque prévoit de lancer la voiture dans les prochaines années, mais aucun second modèle électrique n’est prévu avant 2028 en raison d’une demande jugée encore limitée pour les véhicules de luxe entièrement électriques.
Au-delà de la technologie, Ferrari vise à ménager ses racines : la marque insiste sur l’importance du comportement mécanique, de l’émotion, de son héritage de course et du lien avec ses clients. L’Elettrica n’est peut-être pas un aboutissement total vers l’électrique, mais un jalon contrôlé dans une trajectoire graduelle, où le moteur thermique et l’hybride continueront de coexister pendant la décennie à venir.
