… avec 8 litres d’essence et 692 kWh. Vous l’aurez compris, nous allons parler chiffres.
Au moment d’écrire cet article, je voulais vous parler principalement de la réduction du coût d’utilisation que représente une voiture électrique, mais il est impossible d’ignorer la part écologique de celle-ci. Vous trouverez donc ci-dessous ces deux aspects de l’électromobilité après 5000 km.
Mais avant, parlons un peu de la voiture. Ces 5000 premiers kilomètres ont été vraiment magiques, j’ai découvert une voiture aux qualités insoupçonnées. Son silence de fonctionnement apporte un vrai plus au quotidien en réduisant le stress des trajets. Le plaisir de ne plus passer à la pompe que rarement (jamais en fait) est juste énorme, car il faut reconnaître que j’ai toujours détesté cela. La dynamique de conduite est enivrante, rendant chaque trajet paisible et sportif à la fois. Vous l’avez compris, je suis sous le charme de cette teutonne « ampèrisée », et j’ai encore besoin de quelques milliers de kilomètres pour pouvoir vous rendre un avis objectif sur les qualités et les défauts de cette voiture. Mais en attendant, retour aux chiffres.
Essence
Après 2 jours d’utilisation intensive du Rex, j’ai réalisé mon premier plein d’essence de 8 litres, de quoi remplir le petit réservoir à fond en prévision d’une éventuelle sortie imprévue. C’est donc 123 km réalisés avec le Rex, ce qui nous donne une consommation moyenne d’essence de 6,5 litres aux 100 km. Soit un total de 17,3 kg de CO2 (source).
Électricité
Les 4877 km restants ont donc été réalisés avec de l’électricité délivrée par ma petite maison. Il est vrai que j’ai de temps à autre utilisé des bornes de recharge publiques, mais tellement sporadiquement et pour des durées si courtes que je ne vais pas les inclure dans mon calcul d’émission de CO2 électrique. De plus, dans la plupart des cas, ces recharges ont été réalisées avec de l’énergie renouvelable produite sur place (Ikea, Mc Donald …). Soit un impact quasi nul sur l’environnement.
En se basant sur la répartition par type d’énergie de mon contrat de fourniture d’électricité (26,42% de gaz, 0,20% d’énergie fossile et 73,38% de nucléaire), je tombe à 239 gr de CO2 par kWh (source).
Avec une consommation de 14,2 kWh/100 km, ça nous donne 3,4 kg de CO2 aux 100 km. Soit 165,8 kg de CO2 pour les 4877 km de trajet en électrique. Cependant vous l’aurez compris, les émissions de CO2 d’une voiture électrique dépendent grandement de l’origine de votre courant. Si vous vous fournissez en électricité chez un producteur privilégiant le charbon, votre empreinte écologique augmentera drastiquement.
Résultat écologique
J’ai donc produit un total de 183,2 kg de CO2 pour faire 5000 km, soit 37 gr de CO2 au km. Ce qui représente une réduction des émissions de CO2 de 576,8 kg par rapport à une voiture essence consommant 6,5 l/100 km (152 gr CO2/km) et ayant parcouru la même distance.
Et les pertes d’électricité sur le réseau
D’accord, je vous accorde une petite parenthèse car celle-ci est importante : Effectivement, il y a bien des pertes électriques sur le reseau, appelées pertes en ligne, c’est-à-dire que lorsque la centrale envoie de l’électricité, 8 à 15% de cette energie est perdue. Cela dependant bien sûr de la distance entre le point de distribution et la centrale, mais aussi de plusieurs autres facteurs.
Cependant, je ne prends pas cela en compte dans mes calculs, et voici pourquoi :
Le domaine de l’énergie est complexe, et autant pour l’électricité que pour l’essence, les rejets de CO2 ne se limitent pas à la consommation de cette énergie. L’extraction des matières premières, le raffinage pour l’essence ou encore la conception des batteries pour l’électrique, tout ça a un impact considérable sur l’environnement. Donc si je veux faire un calcul le plus juste possible, je dois tout inclure, et ce pour les deux technologies. Cela viendra très prochainement dans un article de fond mais en attendant, vous comprendrez que cela ne soit pas prit en compte. Fin de cette charmante et élégante petite parenthèse… revenons à nos moutons.
résultat économique
Avec un prix moyen de 0,1650 euro du kWh (courant de nuit) et 1,4820 euro du litre d’essence (Super 98 en Belgique), je suis 126,38 € pour parcourir 5000 km (114,52 € d’électricité et 11,86 € d’essence). Soit une réduction du coût de carburant de 355,27 € toujours par rapport à une voiture essence consommant 6,5 l/100 km sur 5000 km.
Soit une économie de 5,05€ par jour ou 0,07€ par km
Je dois bien reconnaître que ce premier bilan me laisse un petit goût amer. Bien que très correct, il aurait pu être meilleur, je dirais même qu’il devait être meilleur. Mais ça, c’est un autre débat que je ne referai pas ici.
Petite pensée pour l’avenir
En découvrant mon bilan électrique domestique de l’année et sa répartition par type d’énergie, j’ai été assez surpris par la part du nucléaire et je vous avoue que cela me gêne un peu. J’ai donc décidé de faire bouger les choses, et de passer prochainement à un fournisseur d’électricité verte.
Avez-vous des conseils à me donner sur ce point ?
J’espère que ce premier bilan vous permettra d’y voir plus clair concernant le coût et la part écologique d’une voiture électrique. Au plaisir de lire vos commentaires, et si cet article vous a plu, n’hésitez pas à le partager sur Facebook et/ou votre réseau social préféré.
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Intéressant. Un goût amer? Pas si intéressant financièrement?
Le débat sur le nucléaire vs énergie fossiles vs renouvelable peut faire l’objet de longs blog. Le « tout renouvelable » n’est pas forcément le moins polluant sans modification du fonctionnement de notre société (tout tout de suite).
Au plaisir de lire la suite
Merci pour ce retour, et au plaisir de partager encore mon expérience.
Le petit goût amer vient de deux choses. D’abord le nucléaire, dont je ne suis pas fan du tout, et ensuite la « perte » d’argent liée au plein d’essence (à cause à ce @!#% concessionnaire …). Avec cette somme, j’aurais pu parcourir 700 km en électrique. Je sais, je chipote pour pas grand chose …
Concernant les énergies renouvelables, c’est un débat sans fin effectivement. Le « tout tout de suite » peut cependant coexister avec les énergies vertes, mais il va falloir investir pour cela dans des solutions de stockage. Mais est-ce moins polluant sur le long terme ? Je n’en suis pas sûr.