Dans un monde automobile en constante évolution, Citroën a pris une décision surprenante : le retour de la version thermique de son modèle Berlingo, à peine deux ans après l’avoir retiré du marché. Cette initiative, à contre-courant de la tendance actuelle vers l’électrification, soulève plusieurs interrogations et met en lumière les défis du secteur.
Le 11 décembre dernier, Citroën annonçait avec assurance un profond restylage de son Berlingo électrique, affirmant que seule sa version électrique serait disponible en Europe. Pourtant, la stratégie de la marque semble prendre un tournant inattendu. D’une part, Citroën continue de promouvoir l’électrique avec le lancement prochain du nouveau ë-Berlingo au printemps 2024. D’autre part, dans un mouvement presque secret, elle renoue avec les versions essence et diesel du Berlingo. Cette réintroduction prudente et discrète se manifeste sur les sites belge et français de Citroën, où seule l’appellation du véhicule est mentionnée, sans aucune autre information disponible à ce jour.
Ce revirement pourrait être interprété comme un aveu tacite des difficultés rencontrées par la version électrique du Berlingo. Depuis l’arrêt de la production des modèles thermiques, les ventes ont en effet connu une chute significative. En réintroduisant le Berlingo thermique, Citroën reconnaît implicitement le besoin persistant d’options non électriques sur le marché, tout en se défendant de faire un pas en arrière. La marque insiste sur le fait que seuls de « petits volumes » seront produits, suggérant une approche prudente et mesurée.
Cette situation est d’autant plus remarquable que Citroën, au sein du groupe Stellantis, est la seule marque à reprendre la production de véhicules thermiques pour son ludospace. Ses équivalents chez Peugeot et Opel demeurent exclusivement électriques, marquant une divergence stratégique au sein du groupe.
Le retour du Berlingo thermique intervient dans un contexte où les questions environnementales sont de plus en plus prégnantes. Alors que le monde s’efforce de réduire sa dépendance aux énergies fossiles, la décision de Citroën peut paraître contradictoire. Elle soulève des questions sur l’engagement des constructeurs automobiles envers les objectifs environnementaux, en particulier dans un contexte où les accords internationaux, comme la récente COP28, n’ont pas pris de mesures concrètes pour une sortie des hydrocarbures.
En conclusion, le choix de Citroën de relancer le Berlingo thermique est révélateur des tensions et des défis auxquels le secteur automobile est confronté. Entre les impératifs de marché, les attentes des consommateurs et les objectifs environnementaux, les constructeurs doivent naviguer dans un environnement complexe et parfois contradictoire, le tout en s’efforçant de tenir la tête hors de l’eau. La décision de Citroën nous rappelle que la transition vers une mobilité plus durable est un parcours semé d’embûches et de compromis.
En savoir plus sur La Pause Garage
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Un retour attendu des moteurs thermiques. En attendant Toyota a bien développé « le frère jumeau », offrant même une configuration 7 places avec une garantie de 10 ans et 200 000 kms. Citroën va devoir cravacher pour rattraper les clients qu se sont détournés du modèle !